La diversité linguistique et culturelle : un enjeu d’envergure pour l’avenir des intelligences artificielles

Le 11 novembre 2024, à l’occasion d’un dîner organisé avant la 7ème édition du Forum de Paris sur la Paix, plusieurs experts et leaders de l’intelligence artificielle (IA) ont abordé l’un des défis majeurs auxquels l’IA pourrait être confrontée dans les années à venir : la diversité linguistique et culturelle. Ce thème est particulièrement porté par l’Agence Francophone de l’Intelligence Artificielle (AFRIA), qui met en lumière la menace potentielle pour les langues et cultures non anglophones, en particulier le Français et les langues africaines, dans un contexte mondial dominé par les technologies et les algorithmes principalement développés en Anglais.

Le dîner, présidé par Alexandre Mirlesse, Conseiller spécial IA au Forum de Paris sur la Paix et ancien Conseiller du Président Macron, a réuni des personnalités influentes du secteur de l’IA, ainsi que des représentants d’organisations internationales. Parmi eux, des figures de proue comme Keith Strier, Senior Vice-Président à AMD et ex-Vice-Président à NVIDIA, Brad Tytel, Director Adjoint à la Fondation Bill & Melinda Gates, et Sasha Rubel, Directrice de l’IA pour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique chez Amazon Web Services (AWS). Ces échanges ont permis de souligner l’importance de préserver la diversité linguistique et culturelle dans le développement des technologies de l’IA.

L’un des points majeurs abordés lors de cette rencontre a été l’importance de l’inclusivité dans la conception de l’IA. L’omniprésence de l’anglais dans le développement des systèmes d’intelligence artificielle pose un risque pour les langues moins représentées, notamment le français et les langues africaines. L’AFRIA, en particulier, a insisté sur le rôle important que jouent ces langues et cultures dans la construction d’un avenir technologique plus équitable et respectueux de la diversité mondiale.

La sous-directrice générale de l’UNESCO, Gabriela Ramos, également présente, a rappelé que la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles de l’UNESCO (adoptée en 2005) reste plus que jamais d’actualité face aux progrès rapides de l’IA. Elle a souligné que les industries culturelles et créatives, à l’ère de l’IA, représentent un domaine stratégique où la diversité doit être préservée.

Un autre moment clé de ce dîner a été l’annonce de l’Appel à projets IA lancé par l’équipe du Forum de Paris sur la Paix, sous la direction de son Fondateur et Directeur général, Justin Vaïsse. Cet appel vise à identifier, soutenir et mettre en avant des initiatives mondiales qui œuvrent pour une intelligence artificielle plus inclusive et respectueuse des diversités culturelles et linguistiques. Les projets sélectionnés seront présentés lors du Sommet de Paris pour l’Action sur l’IA, prévu pour février 2025.

Ainsi, la question de la diversité linguistique et culturelle dans le développement des intelligences artificielles s’impose comme un enjeu incontournable pour l’avenir de la technologie et des sociétés humaines. Les prochaines étapes, notamment le Sommet de Paris pour l’Action sur l’IA, seront cruciales pour poser les bases d’une IA plus inclusive, équitable et respectueuse des identités culturelles à l’échelle mondiale.

 

Dr Eric ADJA

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